A l’occasion de la semaine de la qualité de vie au travail qui débute le lundi 17 juin 2019, Cadremploi a mené l’enquête pour savoir comment les cadres appréhendent le burn-out pour eux et pour ceux qu’ils managent. Est-ce un phénomène de masse ou encore marginal ? Qu’en est-il de la prévention et de l’accompagnement en entreprise ? Quelles sont les différences de point de vue en fonction des collaborateurs et des managers ? Cadremploi éclaircit le sujet avec une étude menée auprès de 1123 cadres français1.


Le burn-out : une maladie professionnelle selon les cadres

 

En phase avec la définition couramment admise, les cadres interrogés considèrent en premier lieu le burn-out comme un état d’épuisement professionnel (83%). Moins frileux que l’OMS, qui a récemment qualifié le burn-out comme un syndrome lié au travail, les deux tiers d’entre eux (67%) estiment que le burn-out devrait être considéré comme une maladie professionnelle. Un chiffre qui monte à 95% si l’on prend également en compte ceux qui y sont partiellement favorables !

 

Toutefois, le terme même de burn-out semble être appréhendé très largement : questionnés sur leur situation personnelle, un cadre sur deux (50%) estime en avoir déjà été victime, une proportion à laquelle viennent s’ajouter 36% des sondés qui estiment avoir été partiellement touchés par ce symptôme moderne du travail. Les causes évoquées sont multiples : pression professionnelle (63%), charge de travail trop importante (59%), manque de reconnaissance pour le travail fourni (54%) ou encore stress (53%).

 

L’arrêt de travail s’impose comme la première conséquence à ces situations d’épuisement professionnel : 57% des répondants concernés par le burn-out ont été arrêtés par leur médecin et un cadre sur deux a déjà recommandé à un collègue dans cette situation de s’arrêter. Mais un burn-out peut aussi conduire à une remise en cause plus globale de sa situation professionnelle : 37% des cadres interrogés ont effectué une demande de rupture conventionnelle suite à leur burn-out et 22% ont donné leur démission.


Des managers impuissants face à cette situation

 

Sur le sujet du burn-out, la différence de perception entre collaborateurs et managers est flagrante. Au global, sur l’ensemble de l’échantillon, 72% des cadres pensent avoir déjà eu un collègue en situation de burn-out mais lorsque l’on se concentre sur ceux ayant des responsabilités managériales (54% des interrogés), seuls 25% pensent avoir eu un collaborateur dans cette situation dans leur équipe.

 

Le management est d’ailleurs un point central dans la gestion et la prévention des risques psycho-sociaux mais les managers apparaissent comme insuffisamment informés et préparés face au burn-out. Parmi les collaborateurs estimant avoir déjà fait un burn-out, 46% pointent le manque d’accompagnement de leur manager.

 

Du côté des managers, on constate le même dénuement. Dans les faits, une gestion de proximité semble être privilégiée par les cadres ayant déjà fait face à un collaborateur en burn-out : 77% d’entre eux se sont entretenus avec la personne concernée et 55% en ont fait part à leur supérieur hiérarchique, avant les RH (44%). Mais face à un collaborateur en situation d’épuisement professionnel, 45% des managers disent s’être sentis seuls et 46% ne se sentent pas assez formés et accompagnés pour affronter ces difficultés. Un constat sévère partagé par 71% des cadres qui jugent que leur entreprise n’a mis en place aucune mesure de prévention contre le burn-out.

 

« A travers cette étude menée auprès d’un millier de cadres, nous constatons que le burn-out qui est qualifié de mal du siècle par certains experts, est une réalité pour les cadres en France. Il est important de noter que plus d’1 cadre sur 2 estime avoir déjà fait un burn-out mais que les managers ne semblent pas suffisamment préparés à ce problème lié au monde professionnel. Les entreprises doivent prendre en compte cette réalité en initiant ou en rendant visibles les dispositifs de prévention et d’accompagnement des collaborateurs et des managers. », commente Elodie Franco Da Cruz, chargée d’études chez Cadremploi.

 

1Méthodologie :

Questionnaire auto-administré en ligne auprès des bases opt-in Cadremploi du 5 au 7 juin 2019 – 1123 répondants.