• Le marché de l’emploi dijonnais a bien résisté à la crise en 2020 : les intentions d’embauche n’ont baissé que de 7,8% sur le territoire
  • La diversité des activités du territoire démontre un modèle de développement équilibré qui favorise un meilleur rebond de l’emploi
  • Les métiers recherchés par les entreprises restent les mêmes : technicien de maintenance, commercial, vendeur hors alimentaire
  • L’étude Randstad SmartData va permettre d’engager une nouvelle collaboration entre CREATIV’, Randstad et les acteurs du Hub Emplois/Compétences des industries de santé

CREATIV’ a fait appel au groupe Randstad pour mener une étude sur le marché de l’emploi local. L’objectif était de mieux comprendre les besoins réels de compétences exprimés par les entreprises du territoire de Dijon Métropole et de mesurer l’impact de la crise de la COVID 19 sur les besoins de recrutement. Selon les données analysées par SmartData, la solution de Big Data du groupe Randstad, le marché de l’emploi a bien résisté dans la métropole de Dijon.  L’étude visait également à analyser les besoins de main d’œuvre des entreprises et la capacité du territoire à y répondre. Le rapprochement effectué entre le nombre d’annonces et les candidats disponibles ne met pas en évidence de réelles pénuries de profils. En revanche, il révèle un écart entre les compétences réelles attendues par les entreprises et celles dont disposent les profils correspondant, sur le papier, aux offres proposées. Sur la base de ces enseignements, Créativ’21 va engager une expérimentation partenariale pour travailler sur les besoins en techniciens de maintenance dans le secteur des industries de santé.

 

« Une nouvelle fois, le territoire de Dijon Métropole démontre sa résilience face à la crise et enregistre de bons résultats en matière de dynamisme de son marché de l’emploi. Critiqué par certains pour son manque de spécialisation, il met au contraire en exergue les conditions d’un développement vertueux de son tissu économique dont témoignent les effets dévastateurs de la crise dans la majorité des grandes métropoles françaises. Ce bilan est le fruit d’une politique équilibrée conduite par Dijon Métropole et ses partenaires. L’enjeu est désormais d’aller plus loin pour favoriser un marché du travail plus inclusif où chacun trouve sa place et dans lequel chaque demandeur d’emploi représente une ressource et une opportunité pour les acteurs économiques locaux », explique Océane Charret-Godard, Présidente de CREATIV’, élue métropolitaine chargée de l’emploi (Dijon Métropole)

 

Dijon Métropole, un marché du travail qui résiste à la crise

Mieux comprendre le marché de l’emploi, c’est d’abord en prendre la mesure. Randstad SmartData capte et analyse les offres d’emploi publiées dans toute la France et permet de zoomer sur les intentions d’embauche dans chaque bassin d’emploi. Sur le  périmètre de Dijon Métropole, ce sont ainsi 38 611 offres d’emploi qui ont été publiées sur l’ensemble de l’année 2020. Au global, la crise de la COVID 19 n’a eu qu’un impact modéré sur les intentions d’embauche des entreprises locales. Elles s’affichent en retrait de seulement 7,8% par rapport à 2019. Pendant le premier confinement, entre mars et mai 2020, les offres d’emploi ont reculé de près de 30%. Mais très vite, les entreprises se sont remises à recruter. En fin d’année, les intentions d’embauche ont retrouvé leur niveau d’avant-crise.

Le poids économique de la Métropole de Dijon pèse sur le marché de l’emploi en Côte-d’Or. Ainsi, deux offres d’emploi sur trois (63%) publiées dans le département émanent des entreprises de son territoire.

La bonne résistance du marché de l’emploi s’explique aussi par la diversité du tissu économique local. La Métropole de Dijon n’est pas dépendante d’un secteur économique dominant qui aurait particulièrement souffert de la crise. Au contraire, plus de 80% des offres d’emploi sont issues de sept secteurs distincts : Le Tertiaire, l’Industrie, la Construction, la Santé et le Social, la Logistique, le Commerce et l’Informatique.

Cette diversité sectorielle est l’une des clés de la résilience du marché de l’emploi. Ainsi, la structure des besoins de recrutement locaux n’a été que peu modifiée par la crise. Sept des dix métiers les plus recherchés sont les mêmes qu’en 2019. Les infirmiers et les aides-soignants ont intégré le classement, poussés par la crise sanitaire et la reprise du BTP a vu la demande s’accroître pour les menuisiers de chantier.

Dans la métropole de Dijon, les entreprises perçoivent les intermédiaires de l’emploi (cabinets de recrutement et agences de travail temporaire) comme des partenaires de confiance. Plus de deux recrutements sur cinq (42%) leur ont été confiés en 2021. Elles concentrent même plus du quart (28%) des offres d’emploi en CDI. Les candidats de la région dijonnaise ont donc tout intérêt à s’en rapprocher pour trouver un emploi.

 

« Au global, la crise de la COVID 19 n’a eu qu’un impact modéré sur les intentions d’embauches des entreprises dijonnaises. Malgré une baisse de près de 30% lors du premier confinement, elles ont rapidement retrouvé leur niveau d’avant crise au second semestre 2020. C’est un signal positif qui confirme le dynamisme économique du tissu productif dijonnais. La structure des emplois disponibles n’a pas non plus été bouleversée pendant la période et ne nécessite pas d’adaptation profonde des compétences disponibles. Mais notre analyse met en lumière la pertinence de la démarche de Créativ’21 de travailler avec les partenaires de l’emploi pour résoudre les difficultés de recrutement des entreprises locales. Les candidats existent, mais leurs compétences, tant techniques que comportementales nécessitent d’être mieux adaptées aux besoins réels des recruteurs » analysePatrick Vanoli, Responsable de Randstad SmartData

 

 

Une expérimentation pour faciliter le recrutement

Pour CREATIV’ et l’UIMM, l’un des objectifs de l’étude était de mieux identifier les pénuries de candidats pour adapter la politique de formation locale aux métiers recherchés par les entreprises de Dijon Métropole. En rapprochant les offres des candidats disponibles, Randstad SmartData bouscule certaines certitudes sur le marché de l’emploi.

Les équipes data-sciences de Randstad se sont focalisées sur les trois métiers les plus recherchés dans le bassin pour analyser les raisons des difficultés de recrutement des entreprises locales. Le marché de l’emploi pour les techniciens de maintenance, les commerciaux et les vendeurs a ainsi été passé au crible.

Premier enseignement, il n’existe pas de pénuries de candidats sur ces trois métiers. Randstad SmartData dénombre ainsi 2,7 candidats par annonce pour les techniciens de maintenance, quatre pour les commerciaux et 12 pour les vendeurs. L’absence de ressources n’est donc pas le facteur d’explication des difficultés locales de recrutement.

Ce constat permet de mettre en évidence deux enseignements. D’abord, la réalité du marché de l’emploi est différente d’un métier à l’autre. La politique de l’emploi doit donc être adaptée à chacun d’entre eux. Par ailleurs, il existe une confusion entre pénurie de candidats et difficultés de recrutement.

Ces enseignements de l’étude nécessitent un changement d’approche. Si les entreprises ont du mal à recruter, c’est qu’il existe un écart entre les savoir-faire et les savoir être recherchés par les entreprises et ceux dont disposent les candidats. Pour adapter au mieux la formation, il importe de passer d’une logique de recrutement par métiers à une approche par compétences.

Fort de ces enseignements, CREATIV’ et l’UIMM souhaitent poursuivre leurs actions pour  permettre aux candidats d’acquérir les compétences recherchées par les entreprises et aux entreprises de s’inscrire dans une démarche de gestion des compétences plus structurée. Cette approche plus fine doit permettre de fluidifier le marché de l’emploi sur le territoire de la Métropole de Dijon et de lutter plus efficacement contre le chômage.

Dans ce cadre et à l’occasion du lancement du Hub Emplois Compétences des industries de santé dont sont membres fondateurs l’UIMM21 et CREATIV’ aux côtés du Pôle BFCare, de l’Université de Bourgogne, de France Chimie 21 et Dijon Métropole, une expérimentation va être lancée en partenariat avec Randstad.

Cette première approche portera sur le métier de technicien de maintenance. Randstad mènera une analyse précise des besoins réels de compétences de quatre entreprises adhérentes du Pôle BFCare sur ce métier. Le but est d’identifier les écarts entre les compétences recherchées et les savoir-faire et les savoir être des candidats et de proposer des pistes d’amélioration pour fluidifier le marché de l’emploi. Elles pourront prendre la forme de formations complémentaires ou de programme de tutorat au sein de chacune des entreprises par exemple.

 

« Nous sommes, à l’UIMM Côte-d’Or favorables depuis plusieurs années à une approche par compétences plus globale et structurée, ce qui anime l’ensemble des actions de notre réseau. En décembre 2018, nous avons créé le GEIQ Industrie 21 afin de répondre aux besoins de recrutement des entreprises dans une logique GPEC tout en formant des candidats aux besoins spécifiques des entreprises, après une sélection selon leur potentiel. Ce GEIQ, créé pour être facilitateur en termes de recrutement, en s’adaptant aux besoins des entreprises, trouve toute sa place face aux difficultés de recrutement identifiées depuis plusieurs mois en maintenance. Nous déployons à la suite des parcours GEIQ la mise à disposition des salariés formés et expérimentés à temps partagé au niveau du territoire par le biais de notre Groupement d’Employeur », expose Véronique Guillon, Déléguée générale de l’UIMM de Côte d’Or

 

 

Méthodologie

  • Ransdstad SmartData analyse plus de 1 000 qualifications et 6 000 savoir-faire sur la base des offres d’emploi publiées sur plus de 11 000 sites internet de recrutement. Ces annonces sont systématiquement dédoublonnées.
  • Randstad SmartData analyse plus de 2.5 millions d’offres d’emploi chaque mois, collectées avec l’aide de la solution Jobfeed de Textkernel et de l’open data de Pôle Emploi et de l’Insee